Joyeux calvaire : une ovation bien méritée

fourni par Pierre Morin
Joyeux calvaire : une ovation bien méritée

Le 9 avril dernier, la salle comble du théâtre Aultsville a vibré au rythme de Joyeux calvaire, une production étudiante originale inspirée de l’univers musical des Cowboys Fringants. Conçue et montée par une équipe enseignante douée et dynamique de l’École secondaire catholique La Citadelle, cette œuvre communautaire a rapidement conquis son public grâce à une impressionnante palette artistique mariant théâtre, danse et musique.

Dès les premières scènes, les spectateurs ont été charmés par le jeu expressif des interprètes. Habités par leur rôle, les élèves ont incarné des personnages à la fois touchants, cocasses et attachants, livrant une performance empreinte de fraîcheur, d’énergie et de complicité.

Parmi les moments forts de la soirée, on retient également la prestation spectaculaire des danseuses : des chorégraphies finement ficelées, faites de mouvements harmonieux, rythmés et synchronisés, ponctuées de déplacements aériens dignes des saltimbanques du Cirque du Soleil.

Depuis la fosse, l’orchestre a brillamment interprété le répertoire des Cowboys Fringants, offrant une trame musicale riche, grinçante et décalée, parfaitement taillée sur mesure pour les besoins de la mise en scène. Mention spéciale à la violoniste, dont l’archet sublime convoquait tour à tour la joie et la mélancolie, assurant ainsi une profondeur dramatique saisissante.

Quant au manuscrit, rarement a-t-on vu un texte plonger son auditoire aussi profondément dans le Cornwall d’antan. Évoquant avec adresse le canal, la Coton, la Caisse ou encore les Quesnel, c’est toute la paroisse de La Nativité qui semblait renaître de l’ombre. Le texte, à la fois enjoué et poignant, oscillait entre clins d’œil savoureux et réflexions touchantes.

On ne saurait passer sous silence le travail invisible et impeccable des techniciens, accessoiristes, régisseurs et machinistes, dont la discrétion rivalisait avec une efficacité redoutable. Chaque changement de décor, chaque effet lumineux témoignaient d’un professionnalisme digne du Centre national des Arts.

Portés, peut-être, par les muses d’Apollon, les artistes et artisans de la scène ont conçu un décor époustouflant, empreint de choix esthétiques réfléchis, plongeant le public dans un univers à la fois vivant et disparu.

À l’équipe de maquillage et de costumes qui a discrètement œuvré avec brio dans les loges : chapeau !

Bravo à toute l’équipe enseignante – une communauté reconnaissante vous remercie pour votre générosité et votre engagement auprès de la jeunesse franco-ontarienne. Qui sait ? Vous aurez peut-être un jour la joie et la fierté de voir vos élèves signer la mise en scène du Citashow.

À l’heure du rideau, derrière les feux de la rampe, dans une ambiance chargée d’une émotion palpable et contagieuse, le talentueux ménestrel Jacob Pilon a livré la performance de la soirée avec une intensité fougueuse en scandant que c’était ” la fin du show “.

Permettez-moi d’en douter.

Un spectateur enchanté

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